Monday, May 27, 2013

Le livre Mindset, de Carol Dweck

Les parents dans tous leurs états

Un excellent outil à ajouter à notre arsenal de parent: Mindset: The New Psychology of Success de Carol Dweck, professeure de psychologie à l'Université Stanford. 

Malgré son titre, il ne s'agit ni d'un livre de motivation pour gens d'affaires, ni d'un ouvrage new-age. Cet essai regorge de références à des recherches spécifiques menées par l'auteure, qui lui ont permis d'identifier deux types d'état d'esprit qui gèrent nos actions: l'état d'esprit fixe, ou l'état d'esprit de croissance. 

Concrètement, ce livre permet de décoder les messages qu'on envoit malgré nous à nos enfants. Il démontre que plus souvent qu'autrement, avec les meilleures intentions du monde, nous sommes la source des problèmes que vivent nos enfants. 

Bonne nouvelle: on peut renverser la vapeur avec quelques trucs concrets. (Voir mon article dans L'Express de Toronto.)

Saturday, May 25, 2013

Blogger expliqué à ma soeur (2e partie)

Initiation à blogger.com
La semaine dernière, j'expliquais à ma soeur pourquoi elle devrait considérer écrire un blog. Cette semaine, je veux lui démontrer combien il est facile de créer un blog sur Blogger. Et, surtout, je veux rassurer tous ceux que l'aventure tente qu'aucune erreur n’est permanente. À tout moment, sur Blogger, on peut réviser, améliorer ou supprimer ce qu’on a publié. Alors, allez-y! Explorez sans crainte!


J’ai choisi de travailler avec la plateforme anglaise de Blogger pour me familiariser avec les termes anglais parce que la majorité des instructions sur leur site sont exclusivement en anglais.

Ouvrir un compte
Pour commencer, allez sur le site blogger.com. Blogger (aussi appelé Blogspot) appartient à Google et vous demandera d’ouvrir gratuitement un compte Google (aussi simple que d’ouvrir un compte Facebook, cliquez sur "Sign Up"), lequel vous donnera une adresse gmail.com. 


Vous devrez choisir un mot de passe et un nom d’usager, lequel sera attaché au suffixe @gmail.com (dans mon cas: torontofunplace@gmail.com). Notez-les dans un lieu sûr; il faudra vous en rappeler toutes les fois que vous voudrez écrire sur votre blog.












Votre profil
Complétez d'abord votre profil sur Blogger (vous pouvez mettre un minimum d'informations et y revenir plus tard).



Je vous recommande d'ajouter votre photo à votre profil afin de personnaliser votre blogue. Vous verrez la section "Profile Photo" dans le "Blogger Profile"

Assurez-vous d'avoir une bonne photo de vous sur votre "desktop", que vous pourrez chercher en cliquant "Choose File" dans cette section. Faites "Save Profile" au bas de la page quand vous avez terminé.


Choisissez votre "Display Name" et cliquez pour continuer sur Blogger.


Puis, appuyez sur "New Blog". C'est là que le "fun" commence.




Le nom de votre blog

Vous ne pourrez pas utiliser un nom de blog qui existe déjà. 

Dans le cas d'un projet de blog sur l'école à la maison qui pourrait intéresser ma soeur, j'avais d'abord considéré le nom  "Première classe" (clin d'oeil à ma frangine qui adore voyager en première classe). Blogger m'a avisée que ce n'est pas disponible.

"La grande classe" n'était pas libre non plus. J'ai finalement opté pour "École à la maison", ce qui donne maintenant l'adresse EcoleALaMaison.blogspot.com

Blogger m'a avisée que j'ai maintenant un nouveau blog (on peut en créer plusieurs). Il ne reste plus qu'à cliquer sur le petit crayon à droite pour rédiger votre premier texte.

Les options de mise en page
La plateforme Blogger est plutôt intuitive. Jouez un peu avec les diverses icônes dans le menu du haut pour voir comment ça affecte le texte.


1) Les options les plus utiles sont la grosseur des lettres (TT) à gauche de la boîte indiquant Normal, et B, pour mettre du texte en caractère gras. TIPS: Choisissez une grosseur pour le texte et une grosseur plus grand pour les titres et gardez ce même format pour tous vos textes, pour donner une impression d'uniformité à votre blog.


2) Le A permet de changer la couleur du texte qu'on choisit (ici, j'ai évidemment délectionné le mot "couleur" et choisis la couleur rose). 



3) Le Link permet de lier une page web au texte qu'on choisit. TIPS: Copiez l'adresse URL d'une page web que vous voulez lier au texte. Revenez dans votre blog et sélectionné les mots devant être liés, puis cliquez Link dans le menu du haut. Une boîte apparaitra dans laquelle vous collerez l'adresse URL.


4) La petite image à droite de Link permet d'ajouter une image dans le texteTIPS: Assurez-vous de mettre sur votre "desktop" les images que vous désirez ajouter dans le texte. Choisissez où vous voulez ajouter l'image dans le texte en y mettant votre curseur, cliquez sur la petite image et un encadré vous demandera de choisir une photo sur votre ordinateur (cliquez deux fois sur votre filière photo et elle apparaitra dans l'écran). Sélectionnez cette photo et cliquez sur "Add selected".


Cliquez sur l'image qui apparaitra dans le texte et vous verrez un menu sous la photo vous permettant de positionner la photo et de la grossir. TIPS: Si vous cliquez Left, la photo se mettra à la gauche et le texte se placera à droite de la photo. Vous pourrez aussi cliquer "Add caption" pour inscrire un petit bas de vignette sous la photo.


Quand le tout vous convient, cliquez sur la case orange "Publish", puis sur "View blog". 





5) Il faut tâtonner un peu au début, c'est normal. Si vous n'êtes pas satisfait, cliquez sur Design (dans le menu en haut à droite), puis sur la section "Posts" qui apparaitra dans le menu de gauche. Ça vous mènera à tous les "posts" (affichages) qui vous aurez fait dans votre blog. TIPS: C'est dans cette section que vous pourrez revenir pour réviser vos textes publiés, en cliquant sur "Edit".

Prochaine étape
Avez-vous déjà remarqué que la majorité des textes dans les blogs sont classés par ordre chronologique? Peu de lecteurs ont la patience d'ouvrir les liens de textes un à un pour découvrir si son sujet les intéressent.

Dans la prochaine section, j'explique comment contourner ce problème en créant un menu de catégories de vos sujets sur Blogger. Vos lecteurs pourront ainsi plus facilement trouver dans vos archives un texte qui saura capter leur attention.

Je vous montrerai aussi comment raffiner le look de votre blog avec quelques options simples offertes sur Blogger. 


Blogs connexes:











Thursday, May 23, 2013

Helen Keller: "I am not dumb now!"

Passion et patience font bonne équipe


Vu sur wimp.com, ce clip filmé dans les années 30s dans lequel l'éducatrice Anne Sullivan aux côtés de sa protégée, la sourde-muette et aveugle Helen Keller, explique comment elle a découvert la façon de lui apprendre à parler.

Fascinant! De la créativité pure en action.

Helen Keller allait éventuellement obtenir un diplôme universitaire et écrire 12 livres.


Sunday, May 19, 2013

Blogger expliqué à ma soeur (1re partie)


Pourquoi bloguer?
Il y a quelques temps, j’expliquais Pinterest à ma mère dans ce blog. Je ressens maintenant le besoin d’expliquer le site Blogger à ma soeur parce que c’est l’outil par excellence pour l’initier à l’univers fascinant du monde des blogueurs. Mais tout d’abord, voyons les diverses raisons pour se lancer dans un blog.

Je prend ici l’exemple de ma soeur mais cet article s’applique à toute personne suffisamment passionnée par un sujet pour en avoir développé une expertise.

Pourquoi bloguer?
Depuis quelques années, ma cadette fait l’école à la maison pour trois de ses quatre enfants. Elle a accumulé une foule de connaissances sur la façon de vivre ce choix au Québec. Elle a démêlé toutes les procédures administratives avec le Ministère de l’éducation. Elle a fait des erreurs et des bons coups. Elle a développé des outils, des programmes, des trucs pour faire mieux. En un mot, tout naturellement au fil du temps, elle est devenue une experte en la matière. Voilà l’étoffe dont on fait un blogueur.

Avoir un blog permettrait à ma soeur de partager son expérience avec les autres parents afin que tout ce beau travail de terrain qu’elle fait rayonne au delà de sa famille. Elle pourrait diriger les parents qu’elle rencontre et qui lui posent des questions sur l’école à la maison vers une source d’information sympatique et crédible.

Elle pourrait se servir de son blog tout simplement pour relever ses bons coups (pour s’encourager) ou pour détailler les étapes d’un projet (afin d’être capable de reproduire la “recette”). Elle pourrait aussi s’en servir pour archiver les liens d’article, de livres ou de films qu’elle ne veut pas oublier.

Ça permettrait également à sa famille de mieux comprendre sa vie au quotidien!

Ma soeur pourrait éventuellement décider d’en faire une carrière en lancant une série d’ateliers sur la création de projets pédagogiques intéressants. Elle pourrait devenir consultante en éducation alternative. Rien de tel dans ce cas qu’un blog pour se faire connaître et établir sa crédibilité. 

Facebook versus un blog
Voilà une bonne occasion pour faire la distinction entre Facebook (FB) et un blog (sur Blogger.com ou autre plateforme). Les deux sont bons et peuvent se compléter mais ceux qui seraient tentés de tout miser sur leur page FB pour se promouvoir négligent deux faits importants. (J'ai trouvé cet excellent infographique de la blogueure Patricia Redsicker sur wordviewediting.com.) 

Premièrement, il est difficile de retrouver sur FB un affichage qu’on a aimé quelques jours auparavant (surtout depuis qu’ils ont changé la présentation de leur “timeline”!). Ce qui veut dire que l’énergie que vous consacrez à écrire une perle de sagesse sur FB a une courte portée. Loin des yeux, loin du coeur.

Deuxièmement, ce qui est affiché sur FB n’est pas indexé par Google. Facebook et Google sont deux entités parallèles qui ne se recoupent presque pas. Donc, ce que vous affichez sur votre page FB (textes, photos, informations, liens ou toute autre contribution) ne remontera pas à la surface si quelqu’un cherche votre genre d’expertise par mots clés sur Google. La seule façon pour votre page FB de ressortir sur Google sera si les gens la cherchent par son nom officiel.

Exemple concret: si des gens ont entendu parler de mes guides Toronto Urban Strolls et se rappellent du nom de l’auteure, ils trouveront facilement ma page FB personnelle en googlant “Nathalie Prezeau”. Cependant, s’ils n’ont retenu qu’une partie du titre soit “Toronto Strolls”, ils ne trouveront pas de liens vers Facebook (malgré le fait que j’y parle souvent de mes guides). Par contre, ces mots clé les mèneront vers pleins de liens mentionnant mes livres: les pages de mes sites web, de mes blogs, d'Amazon et même de Pinterest!
La plateforme blogger.com
Parmi tous les moyens de diffusion gratuits qui sont maintenant à notre disposition, Blogger est celui qui m’épate le plus, avec tout son potentiel pour diffuser les bonnes idées, et son côté “user friendly” (facile d'utilisation).

Il y a plusieurs débats sur les avantages de Blogger versus l’option de base gratuite de blog avec WordPress. Je ne suis pas la seule à trouver Blogger moins rébarbatif pour un blogueur débutant. Plusieurs blogueurs plus expérimentés en viennent éventuellement à transférer leur blog chez WordPress pour bénéficier d'options payantes permettant de donner à son blog un look plus léché et d'accéder à plus de gadgets. Mais je pense honnêtement que Blogger “fait la job”!

Dans la prochaine section, je fais faire à ma soeur un tour d’horizon de mes trois blogs sur Blogger: Passions 100 façonsToronto Fun Places et Toronto Urban Strolls et lui refile quelques trucs des plus importants pour créer un blog utile.
Blogs connexes:

Tuesday, May 14, 2013

BRAVO: un exemple inspirant de collaboration intelligente


Belle exposition sous un ciel Clément

À la Galerie Glendon jusqu’à la fin du mois de mai, le projet Clément Bérini: Honorer Inspirer Rassembler rallie 30 membres de BRAVO venant des quatre coins de la province autour d’oeuvres choisies de l’artiste-peintre et éducateur franco-ontarien. Un concept original qui permet au grand public de mieux apprécier la grande diversité des sensibilités artistiques.

Ce projet est une initiative de BRAVO-Sud, le bureau régional du Sud de BRAVO (acronyme pour Bureau des regroupements des artistes visuels de l’Ontario), qui cherchait un prétexte artistique pour créer plus de liens entre ses membres. Mission accomplie!

L’idée était que chacun des artistes impliqués produise une oeuvre inspirée d’une création spécifique de Clément Bérini. Le concept a séduit les trois autres bureaux régionaux ainsi que le ministère de l’Éducation de l’Ontario, qui en est devenu le principal bailleur de fond. (Il faut relever que ce projet comporte des ateliers techniques conçus à l’intention des enseignants et des élèves de la province.) 

La Galerie Glendon était la première halte d’une tournée de l’exposition dans dix galeries et écoles de la province jusqu’en septembre 2014. 

Concept engageant
Sans même connaître la nature du concept de l’exposition, les visiteurs reconnaissent qu’il y a un air de famille entre plusieurs oeuvres. 


Faites une première tournée de la galerie, puis consultez les pages 7 et 8 du catalogue de l’exposition mis à notre disposition pour découvrir les toiles de Bérini ayant servi de point de départ. Vous aurez ensuite grand plaisir à revisiter les créations pour mieux apprécier les différentes interprétations des artistes. 

À gauche de l’entrée, on trouve la série d’oeuvres des artistes de BRAVO-Nord (dont Bérini était membre de son vivant) inspirées de la toile Les grandes orgues de Saint-Sylvestre. On y trouve la plus grande variété de matériaux d’expression dont les magnifiques fibres d’art de Réjeanne D’Amours, l’ingéniuse utilisation de lattes de store vénitiens de Laurent L. Vaillancourt et le vitrail de Solange Vaillancourt. 



Faisant face à BRAVO-Nord, les oeuvres de BRAVO-Centre honorent la toile Poésie, Musique, Peinture 1980. Le rapport visuel entre les créations des membres et celle de Bérini est moins direct mais tout aussi efficace pour soutenir le thème. Il est intéressant de comparer le contraste entre l’effet mandala de Sylvia Antinozzi (comme le décrivait si bien Véronique Tomaszewski alors que nous admirions toutes deux sa toile) et celui plus pixellisé de Bruce Cull. 

BRAVO-Sud
La série d’oeuvres des douze membres de BRAVO-Sud était des plus satisfaisantes à admirer, peut-être parce qu’insufflée de la lumière spirituelle qui émane du paysage sans titre dont les artistes se sont inspirés. On en a dit dans le catalogue qu’elle “incarne une qualité spirituelle que Bérini était impatient d’exprimer”.




Le sentier lumineux photographié dans une forêt par Marc Audette est certainement investi de cette qualité spirituelle. Il en va de même pour l’estampe numérique montée sur plexiglass de Denis Leclerc, belle comme un vitrail d’église, ainsi que du regard du photographe André Pilon tourné vers le ciel sous une voûte d’arbres qui montent comme une cathédrale. Il y a encore l’expérience d’animation de Paul Walty, tirée d’une série de photos captant de façon énigmatique la lumière de vitraux bien réels.

Seul bémol à l’exposition: la série de BRAVO-Est. Non pas à cause de la qualité de ses oeuvres (vous vous amuserez avec l’effet 3D de la création de Marc Charbonneau) mais parce qu’ils n’ont pas voulu jouer le jeu jusqu’au bout. Chaque artiste s’est en effet inspiré d’une oeuvre différente, privant ainsi le public de la joie apportée par la variation sur un même thème adoptée par les autres régions.



BRAVO et ses membres
Avec de semblable initiatives, (n’oublions pas la superbe Nuit Bouffe de BRAVO-Sud décrite dans L’Express en septembre dernier) BRAVO s’affiche de plus en plus comme un joueur vital pour la promotion, le développement et la rencontre des artistes visuels de l’Ontario.

Il n’est coûte que 40$ par année (10$ si vous êtes étudiant) pour devenir membre et profiter d’une liste grandissante d’avantages. Pour en savoir plus, consultez le site www.bravosud.org si vous habitez la région du Grand Toronto, ou le site provincial www.bravoart.org.  

Clément Bérini: Honorer Inspirer Rassembler
Où: Galerie Glendon, 2275 avenue Bayview (au fond du campus).
Quand: Jusqu’au 31 mai. La galerie est ouverte du mardi au samedi de midi à 14h.
Combien: Entrée gratuite, stationnement payant
Pendant que vous y êtes: Emportez un pique-nique et profitez du superbe Jardin des roses attenant à la Galerie, puis baladez-vous sur le campus, particulièrement en beauté au printemps.
Visite guidée sur demande: Communiquez avec Lise Goulet au 416-325-2068 ou lise.goulet@ontario.ca.





Friday, May 10, 2013

Les parents hélicoptères

Vous en êtes ou pas?
L'été arrive à grand pas pour les parents qui n'ont pas encore décidé comment ils occuperont leurs enfants durant les vacances estivales. Et pour la plupart, c'est paniquant.  


Je rapatrie ici un article que j'ai publié dans L'Express et dans mon blogue On arrive-tu maintenant inactif qui vous mettra sur la piste pour comprendre d'où vient ce sentiment de panique. 

Le long article qui suit est celui qui a été le plus populaire sur mon blogue (auquel je n'ai rien ajouté depuis deux ans). De nombreux parents continuent de le retrouver sur internet. Vous n'êtes pas seuls à être préoccupés par ce sujet. 

Bonne lecture!

Nathalie Prézeau
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Quand faut-il arrêter?
On dit des parents hélicoptères qu'ils sont continuellement en train de planer au dessus de leurs enfants. De haut, ils voient loin et grand pour leurs rejetons. Dans le meilleur des cas, ils sont très engagés dans la vie scolaire, très près de leurs enfants et d'excellents conseillers pour les aider à traverser les diverses phases de la vie. 

Mais il arrive que certains passent de parent engagé à parent obsédé. Ils ne savent plus quand arrêter de pousser, polir, protéger et pouponner leur progéniture. Plusieurs remettent en question cette façon stressante pour tous de jouer le rôle de parent. S'y prend-on de la bonne façon pour élever en bout de ligne des adultes possédant les capacités d'autonomie et d'auto-motivation assurant une vie riche et intéressante en dehors du cocon familial? Des suggestions, quelqu'un?

Un phénomène réel, ces parents hélicoptères?
Il n'y a pas de consensus sur la définition de ce qui constitue un parent hélicoptère mais on sait qu'il transcende les cultures et que le phénomène demeure le privilège de la classe moyenne-aisée ayant les moyens et le temps d'en faire trop. 

Ceux qui défendent ce style croient qu'il est synonyme de parent responsable et réaliste. Ceux qui sont contre pensent que trop de parents sont passés d'engagés à enragés. On parle maintenant de parents-roi; les enfants-roi se sont reproduits.

On utilise évidemment les cas les plus colorés pour décrire les parents hélicoptères: les mères qui jouent au chauffeur 30 heures par semaine; celles qui rencontrent la directrice pour contester un B dans le bulletin de leur écolier; les parents qui préparent des présentations Power Point pour les travaux de leurs enfants; ceux qui payent des tuteurs à 150$ de l'heure; la mère outrée qui réalise qu'il n'y a pas de service de réveil pour les élèves en résidence; celle qui appelle le Service aux étudiants de l'université pour savoir qui fera le lavage de son grand garçon…
Zits: the best comic strips to understand teenagers
Trop drôle!
La pression grandissante des parents très impliqués s'est sûrement faite sentir, sinon comment expliquer l'apparition de services inexistants il y a 30 ans, tel les sites web d'universités américaines qui affichent le lien de Gift University, un site en ligne de livraison de paniers de gâteries, de fleurs ou de gâteaux à envoyer à son enfant en résidence pour souligner son anniversaire, pour l'encourager avant les examens ou encore le féliciter après.

L'université de Rochester a braqué une webcam 24 heures sur 24 sur le «Hi Mom! Balcony» sur lequel les étudiants peuvent s'installer, cellulaire en main, pour appeler leurs parents afin que ceux-ci les voient quand ils se parlent. Plusieurs parents payent d'ailleurs la note des téléphones cellulaires, sous condition que leurs enfants les appellent périodiquement.

S'il n'y avait pas une quantité suffisante de parents s'étant imposés comme amis sur la page FaceBook de leurs enfants, des sites tel www.myparentsjoinedfacebook.com ne verraient pas le jour. (Les visiteurs y apprennent qu'il ne faut jamais montrer à sa mère la page FaceBook de son nouveau chum, sous peine qu'elle prenne l'initiative de lui écrire directement!)

Quels facteurs expliquent ce phénomène?
Plusieurs facteurs ont certainement contribué au changement du comportement des parents des enfants de la Géneration Y qu'on appelle aussi la génération du millénaire (née entre 1982 et 2001):

1) Les parents ont moins d'enfants qu'avant, donc tous nos oeufs sont dans le même panier.
2) Les mères, plus éduquées qu'avant, ont eu le temps de débuter leur carrière, puis elles ont importé le mode de gestion corporative dans la famille! (Sont apparues les cartes de visite des bambins à échanger dans les parcs «My people will call your people» pour faciliter l'organisation des séances de jeux.)
3) Notre société est obsédée par la perfection. Il faut assurer à nos enfants des dents parfaites, des vacances parfaites, une enfance parfaite, etc. (Ça ouvre la voie à des perles tel le livre My Beautiful Mommy pour aider les enfants à comprendre la chirurgie plastique de maman, ou encore le coussin protecteur pour cheveux de bébé, pour éviter que bébé ne soit aussi chauve que papi sur les photos de famille.)
4) Le marché du travail est plus compétitif qu'avant, résultat de la globalisation. Pour les parents inquiets, élever des enfants se vit un peu comme un croisement entre le sport de compétition et le développement de produit. Ça donne une société capable de se préoccuper du fait que trop de jeunes enfants veulent devenir princesse, champion de soccer ou pompier. En Angleterre, il s'est donc créé des programmes d'orientation pour les 7 ans afin d'enrayer cette fâcheuse tendance.

Plus exigeants envers l'école?
Les parents sont définitivement plus exigeants qu'il y a 30 ans envers l'école. On vit dans un monde de consommation et l'école a suivi. Elle est devenue un service au même titre que les autres, et comme on le sait bien, le client a toujours raison! 

On arrive en retard; on vient chercher les enfants plus tôt le vendredi pour ne pas rester pris dans le trafic en route pour le chalet. Le choix de lecture ne nous convient pas. On veut moins de devoir; on en veut plus. Une directrice de Toronto me parlait de la résistance des parents d'enfants d'âge préscolaire à la réintégration de l'apprentissage par le jeu dans la classe: «Ils veulent des devoirs sur papier pour les tout-petits; ça les rassure." 

De plus, nombre de parents éduqués considèrent qu'ils feraient un meilleur travail que les enseignants (quelque chose me dit qu'ils n'ont manifestement  jamais fait de bénévolat sur le terrain, dans une classe de plus de 20 élèves).

Autre dommage collatéral quand on se préoccupe trop de notre propre enfant: on finit par en oublier ceux des autres. Lors de réunions de conseil de parents, on entendra des parents se demander par exemple pourquoi on devrait octroyer de l'argent du conseil pour payer le voyage de fin d'année des 6e année alors que plusieurs parents n'ont pas d'enfants à ce niveau. 

Quand on leur explique qu'il s'agit d'investir dans une tradition de l'école, à laquelle les petits aspireront (un jour leur tour viendra), ces parents comprennent l'aspect collectif de la question, mais ça ne vient pas tout seul.

Pas facile la vie de prof à en juger par le faible taux de rétention des enseignants de niveau élémentaire qu'on remarque un peu partout depuis 2005, au Canada et aux États-Unis. Dans l'Outaouais par exemple, on dit que le tiers des jeunes enseignants quittent la profession dans les 5 premières années de leur carrière! Dans plusieurs états américains, ce ratio monte jusqu'à 50%. 

Et quand on fouille un peu plus à fond dans la vaste banque d'articles sur le sujet, le stress occasionné par les interventions des parents et le comportement des enfants en classe sont des causes de départ souvent citées.

Aussi exigeants envers leurs enfants?
Ça, c'est une autre histoire. Il est évident qu'une grande proportion des parents d'aujourd'hui ne savent plus dire non. 

Je lisais sur un blogue de parents les commentaires d'une mère d'école alternative de Montréal qui écrivait: «Il suffit de faire du soutien en classe le matin pour constater que dans 30% des cas, les enfants sont inaptes à apprendre car ils n'ont pas assez dormi la veille!» Rappelons qu'on parle ici d'une école alternative, dans laquelle on trouve des parents suffisamment préoccupés de l'éducation de leurs enfants pour rechercher des solutions en dehors des sentiers battus! Même eux ne savent dire non aux comportements qui nuisent à un bon apprentissage.
Un des maux dont on accuse souvent les parents hélicoptères dans les médias est le fameux agenda surchargé de leurs rejetons dès le plus jeune âge. Cette accusation ne correspond pas à mon observation personnelle. 

Je connais très peu de parents qui imposent de nombreuses activités à leurs enfants. Ce que j'observe plutôt, ce sont des adultes qui ne savent dire non à une activité de plus demandée par leur enfant, malgré les coûts impliqués, la gestion du temps, les problèmes de logistique et l'empiétement sur les autres aspects de la vie du parent.

Comment dire non quand il y a la possibilité que le prochain cours éveille chez notre enfant une passion qui déterminera le reste de sa vie?

Et ça marche?
Une femme de Boston qui faisait l'éloge du parent hélicoptère attribuait à sa très grande implication dans les divers aspects de la vie de ses filles la belle relation étroite qui les unissait. 


"Ce que j'aime dans notre relation c'est que lorsqu'elles sont anxieuses ou qu'elles ont des doutes face à une décision difficile, elles savent qu'elles peuvent compter sur moi." Ce à quoi elle a rajouté, pour illustrer la force de cette relation qu'en janvier, l'une de ses filles en résidence l'a appelée 144 fois… 

Il n'y a que 31 jours dans un mois. Faites le calcul! Comment cette jeune personne apprendra-t-elle l'art de prendre des décisions par elle-même?

En menant une étude auprès de 60 universités et collèges américains, une chercheure de l'Université du Texas, Patricia Somers, a recueilli des données affirmant que 10% des parents rédigent des travaux pour leurs enfants! Qu'advient-il de la notion d'avoir à subir les conséquences de ses actes afin d'apprendre la responsabilisation et l'organisation?

Des suggestions, quelqu'un?
Plusieurs penseurs éclairés jettent un regard neuf sur la question. Plusieurs pistes se pointent à l'horizon:

Freakonomics
Écrit par deux économistes "archéologues" qui ont creusé dans les données statistiquement valables pour extraire des faits étonnants, ce livre porte à réfléchir sur notre façon d'agir en tant que parents. 

 Under Pressure: Rescuing Childhood from the Culture of Hyper-Parenting.
L'auteur Carl Honoré fait la promotion du «slow parenting» et recommande que les parents qui aimeraient y aller plus molo fassent la sourde oreille aux pressions des médias et de leurs pairs qui attisent la peur en eux. 

Free-range Kids: How to Raise Safe, Self-Reliant Children (Without Going Nuts With Worry) dans lequel l'auteure Lenore Skenazy explore son choix d'éducation des enfants qu'elle a appelle «free-range parenting» (les parents qui laissent de la corde). Au nom du gros bon sens, elle a voulu s'attaquer aux peurs non-fondées pour aider les parents à focusser sur les points réellement importants. 

Un autre excellent outil à ajouter à notre arsenal de parent: Mindset: The New Psychology of Success de Carol Dweck. Concrètement, ce livre permet de décoder les messages qu'on envoit malgré nous à nos enfants. Il démontre que plus souvent qu'autrement, avec les meilleures intentions du monde, nous sommes la source des problèmes que vivent nos enfants. 
(Lire ma revue de ce livre dans L'Express de Toronto.)