Friday, January 31, 2014

Y-aurait-il un lien entre le "Brand" marketing et l'enfant intérieur d'un marché?

Grandir avec son public

Ce matin, j'ai eu un moment de 'révélation" en lisant deux articles dans le Globe and Mail, apparemment sans rapport sinon qu'ils parlaient tous deux du monde de l'entertainment, l'un sur le Super Bowl, et l'autre sur le "bô ti couple" de Beyoncé et Jay Z.

Dans le cahier Business, on racontait le bon coup marketing pour les biscuits Oréo quand il y a eu un blackout lors du Super Bowl 2013 à New Orleans. La compagnie Mondalez derrière Oreo avait déjà une machine "médias sociaux" bien huilée, fonctionnant depuis trois ans. En quelques minutes suivant le début du blackout, leur agence 360i concoctait et tweetait une blague qui a pris le monde de la publicité par surprise, bouffant une grosse part de l'attention des consommateurs sans avoir investi le $4 millions pour 30 secondes de temps d'antenne.

La blague? La photo d'un biscuit Oréo dans la pénombre avec la mention "You can still dunk in the dark." (Traduction libre: "On peut quand même tremper dans le noir.") Les ventes d'Oréo ont augmenté en 2013.

Pendant ce temps, Beyoncé...
Dans le cahier Life & Arts, on parle d'une performance de la chanteuse et de son mari aux Grammy Awards. L'article de Courtney Shea explique comment le "power couple" exploite son image de parents heureux dans un bonheur conjugal. 

Elle explique comment Jay Z est passé de rapper spécialiste en B-word à mignon papa sans perdre son public. "To some extent, it's a matter of growing up with their audience."

Ceux qui ont aimé Jay Z ont maintenant des enfants, tout comme lui. Alors quand il lève son trophée Grammy en disant que sa fillette pourra boire son jus dans un "sippy cup" doré, tout le monde peut se reconnaitre.

Même chose pour Oréo. Il va au Super Bowl, puisque ceux qui trempaient leur biscuit dans le lait quand ils étaient petits y vont aussi. Ils ont grandi ensemble.

Et vous savez ce que c'est lors de retrouvailles avec des amis d'enfance? L'âge disparait. L'enfant intérieur ressort. Pas étonnant que les médias sociaux fonctionnent si bien pour rejoindre un marché, c'est la meilleure façon de véhiculer le côté ludique de l'enfant qui sommeille en chacun de nous. 

Et il semblerait que connecter avec cet enfant est la meilleure façon de renforcer une marque.


Monday, January 27, 2014

Salons Green Circle: Bien faire... c'est beau


Pour les cheveux coupés en quatre
Si les organismes qui recueillent les cheveux pour en faire des perruques n'acceptent que les tresses coupées (voir mon billet sur Angel Hair for Kids), alors tous ces cheveux qui jonchent le sol des salons de coiffure sont gaspillés? 

Et bien, pas chez les membres des Salons Green Circle, un regroupement canadien préoccupé de rendre les salons “verts”. C’est ce que j’ai appris au hasard des rencontres, en mettant ma tête entre les mains du sympathique Jimmy Dethomasis, propriétaire du salon de coiffure Le Ritz, non loin de l’Université de Montréal. 

Sur les murs du salon sans prétention, il y avait des affiches en italien parlant de la chimie du cheveu. En discutant avec Jimmy, j’ai découvert qu’il était effectivement passionné de la science du cheveu et qu’il avait mis au point la série de produits efficaces Dethomasis (mes boucles souples sont demeurées en place durant les douze heures suivant ma mise en plis). 

Il est aussi un membre enthousiaste de l’association des Salons Green Circle qui a, entre autre, organisé un système de cueillette des déchets spécifique à cette industrie. (Quiconque s’est fait faire des mèches sait qu’une grande quantité de papier d’aluminium se gaspille dans les salons, et l’aluminium est l’un des rares métaux recyclables à 100%.)

L’une des utilisations des cheveux recueillis par cet organisme? La fabrication de boudins poreux permettant d’absorber les déversements d’huile dans la mer! Environ quatre litres d’huile peuvent être absorbés par 500 grammes de cheveux, peut-on lire dans l’article Des cheveux pour lutter contre la marée noire sur le site maxisciences.com.


On trouve la liste des membres par province sur leur site. Comme l’association le dit si bien: bien faire... c’est beau.

Sujet connexe:
Angel Hair for Kids

Angel Hair for Kids: Une autre façon de donner


Les coupures qui font du bien
Je repoussais le jour depuis plus d’un an, espérant que l’idée lui passerait. Puis ma fille est revenue à charge durant le temps des fêtes et quelques jours avant la rentrée scolaire, elle se faisait couper deux pieds de beaux cheveux épais.

La coiffeuse a fait deux grosses tresses attachées de part et d’autre par des élastiques en complimentant ma fille sur sa chevelure luxuriante. Puis, au premier coup de ciseaux pour sacrifier une natte, j’ai assisté à la naissance sur le visage de ma grande du plus radieux sourire auquel une mère d’adolescente puisse avoir droit. Celui d’une jeune fille qui prend possession de sa vie et qui assume ses choix.  




Des cheveux d’ange
Quand elle a entendu parler de ces organismes qui font des perruques de cheveux humains pour les enfants souffrant de cancer (ou autre maladie occasionnant la perte de cheveux), ma fille (qui en avait marre de sa crinière qui faisait toujours de gros noeuds dans son cou) a décidé de les laisser pousser encore un peu afin qu’ils atteignent une belle longueur.

Elle a opté pour Angel Hair for Kids, géré par l’organisme A Child’s Voice Foundation ayant un bureau à Mississauga. Deuis 2004, ils ont fourni des perruques à plus de 500 enfants dans le besoin (il en coûte de $800 à $1,000 pour confectionner une perruque adaptée à la tête d’un enfant).


Sur leur site acfv.ca, on trouve la marche à suivre spécifiant entre autre que la longueur minimale est de 12 pouces (avant la tresse), que les cheveux ne doivent pas avoir été traités chimiquement, qu’ils doivent être tressés et attachés avant la coupe, et qu’ils ne peuvent avoir été ramassés à même le plancher du salon de coiffure. Pourquoi? Parce que les cheveux ont un sens du poil (les écailles de la cuticule) et que faire une perruque avec les cheveux dans le mauvais sens nuirait grandement à son entretien. 

“J’ai l’air de Wednesday dans Adam’s Family”, constatait Roxane en voyant son reflet, avec ses deux tresses sévères et sa cape jusqu’au cou, dans le grand miroir du salon. “I am Castiel”, l’ai-je aussi entendue se murmurer un peu plus tard avec un sourire satisfait alors qu’elle remplissait le formulaire d’envoi de ses cheveux à Angel Hair for Kids. Elle faisait référence au personnage Castiel, un ange déchu dans sa série fétiche Supernatural

Voilà qui capte parfaitement l’état d’esprit de nos jeunes: leur capacité de faire de bien belles choses, sans jamais oublier de s’amuser. Prenons note!



Tuesday, January 14, 2014

La Galerie Glendon, réinventée par le photographe Aurélien Muller



Méconnaissable!
Cette semaine, la Galerie Glendon a été entièrement réinventée pour répondre aux besoins de l’ambitieuse installation multimédia du photographe Aurélien Muller. 

Du 7 au 11 janvier dernier, les visiteurs de la galerie empruntaient exceptionnellement la porte côté jardin pour accéder à l’installation Modern Photography (ie) Moderne. 

Se faufilant à travers de lourdes tentures, nous entrions dans un univers qui n’était pas sans rappeler un sombre salon Victorien. À notre gauche, un petit boudoir avec long divan de velours rouge surmonté d’une immense photo noir et blanc. À notre droite, la forme ovale de quatre “portraits de famille” projetés sur les murs du “salon” dénudé, arborant cet air sérieux des photos de la fin du 19e. 


Fixant le portrait “antique” d’une jeune femme moderne aux yeux fermés, j’ai eu la surprise de la voir ouvrir les yeux! 



L’ancien et le nouveau
C’est que, voyez-vous, Aurélien Muller (diplômé de la Formation supérieure en photographie de Vevey en Suisse) venait de passer un mois à mettre au point un laboratoire d’expérimentation photo et vidéo dans la galerie.

Un moniteur noir et blanc, point lumineux dans un petit coin sombre, attirait notre regard. On y découvrait l’action se déroulant “live” de l’autre côté de la porte du studio temporaire aménagé par le photographe avec l’aide de divers départements de l’Université Glendon. 


Dans son studio de fortune, Aurélien engageait avec charme et humour ses sujets: les visiteurs de la galerie, qui se succédaient devant sa caméra. Sur un mur, on pouvait lire la pensée (traduction libre): La beauté de la photographie est que le sujet est celui qui fait tout le travail.

Sous le drap opaque de sa caméra 4 X 5, Aurélien regardait ses sujets, non pas dans l’obturateur de son appareil photo, mais plutôt dans le voyant de sa caméra vidéo. En demandant aux gens de rester immobiles avant de bouger légèrement, le photographe et vidéographe réussissait à créer une illusion de photo antique que son système élaboré projetait ensuite dans la galerie. (Pour remercier ses sujets de leur participation, il leur remettait une impression de photo tirée de leur vidéo.)







G à d: Marc Audette (professeur de photographie à Glendon
et commissaire de la galerie),  Martine Rheault (directrice de la galerie),
Jennie Matingu (assistante à la galerie)
“Aurélien Muller a démontré un talent unique pour rassembler divers groupes autour de son projet multimédia durant tout le mois précédent l’ouverture de l’installation, souligne Martine Rheault, directrice de la Galerie Glendon. Les gens du théâtre de Glendon ont fourni et installé les accessoires et éclairages qui transformaient la galerie. Les gens du centre de support information de Glendon ont aidé le photographe à surmonter tous les défis techniques de son projet.”

Depuis l’anticipation des participants attendant de prendre place devant sa caméra jusqu’à l’excitation de voir le résultat sur les murs de la galerie, en passant par l’agréable session en studio professionnel, Aurélien Muller a su offrir une expérience interactive moderne et rafraîchissante, éliminant la distance entre l’artiste et le public.

La Galerie Glendon sur le campus de
l'Université Glendon